dimanche 27 décembre 2015

Reconduction du maire de Palol en 1821

Le dernier mandat du maire de Palol

Après avoir été reconduit en juin 1815 sous Napoléon, puis après le retour de Louis XVIII en septembre 1815 et enfin un nouveau serment envers le Roi en juillet 1816, le maire de Palol Joseph Oliver et son adjoint Joseph Guisset sont à la tête de la commune durant cinq ans.

Début juillet 1821, la préfecture souhaite les reconduire pour cinq ans de plus et leur demande de prêter serment. Le conseil municipal est convoqué, sous le contrôle du conseiller d'arrondissement, François de Ribas Riubanys (futur maire de Céret à partir de 1821). Encore une fois, Oliver et Ribas sont les seuls à savoir signer, tout le reste du conseil municipal étant illettré. C'est cependant le dernier mandat de ce conseil municipal, puisque la commune sera rattachée à Céret en 1823.

[orthographe et accentuation fidèles au document]

L'an mil huit cent vingt un et le premier du
mois de juillet.


L'an mil huit cent vingt un et le premier du
mois de juillet.

En vertu des ordres qui nous ont été transmis par Monsieur
le Sous Préfet de l'arrondissement, relatifs au renouvellement
quinquennal des Maires, et adjoints, pour 1821 ;
Nous Maire de la commune de Palol avons convoqué le
Conseil municipal de cette commune, aux fins d'être
present à l'installation de Messieurs les maire et adjoint
d'icelle nommés par arrêté de Monsieur le Préfet du
Département, en date du 8 juin 1821 ; et ont comparu
Messieurs Joseph Marill Taulera, André Noell, [Antoine]
Guisset, Emanuel Cristina, Joseph Marill,




Membres du dit Conseil municipal, en presence
desquels il a été fait lecture de l'arrêté précité de Monsieur
le Préfet qui nomme le sieur Oliver Joseph pour remplir les
fonctions de Maire dans la présente commune de Palol ; et
Sr Guisset Joseph celles d'adjoint, lesquels ici présents
acceptant la dite nomination, ont prêté individuellement
entre les mains du Sieur François de Ribas Riubanys,
conseiller d'arrondissement, désigné par Mr le Sous Préfet pour
proceder à leur installation, le serment dont la theneur
suit : Je jure fidélité au Roi, obéissance à la Charte
Constitutionnelle, et aux lois du Royaume.
Après quoi les dits Sieurs Oliver Joseph et Guisset Joseph
ont été installés dans leurs fonctions respectives,
de tout quoi il a été dressé le present proces verbal
dont lecture a été faite, les jours mois et an ci dessus [au]
dit Palol. Mr le Maire sus dit à signé avec Mr de Ribas
Riubanys fonctionnaire délégué. L'adjoint et
conseillers municipaux requis de signer, ont
déclaré ne savoir.

[signatures]


Les signatures de Joseph Oliver et François de Ribas Riubanys


Note : Le dernier texte que j'avais retranscrit datait de 1816, celui-ci est de 1821. Il y a donc un trou dans les archives municipales de Palol conservées à la mairie de Céret, hormis les tracés du géomètre qui datent de 1819. Peut-être les documents manquants sont-ils chez quelqu'un ?

Source : Archives municipales de Céret
Photos : Fabricio Cardenas [cc-by-sa]

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jeudi 4 décembre 2014

Reconduction du maire de Palol, 17 juillet 1816

La charte de 1814
Nous avons vu que le 10 septembre 1815, le maire de Palol Joseph Oliver et son nouvel adjoint Joseph Guisset avaient du prêter serment envers Louis XVIII après son retour au trône. On sentait déjà une certaine méfiance de la part des autorités qui exigeaient non seulement fidélité envers le Roi mais également de dénoncer tout agissement suspect. A peine dix mois plus tard, les autorités reviennent à la charge et exigent un nouveau serment de la part des maires et de leurs adjoints, cette fois-ci envers le Roi et également, nouveauté, envers la Charte constitutionnelle [du 4 juin 1814] et les lois du Royaume. Louis XVIII est à ce moment-là encombré d'une assemblée ultra-royaliste, ce serment permet alors sur un bon prétexte sans doute à la préfecture de compter les édiles fidèles à la Charte, bien vue par le peuple. En attendant, Joseph Oliver est toujours le seul à savoir lire et écrire, il est donc reconduit sans surprise dans ses fonctions. L'adjoint illettré, quant à lui, n'a dû gêner personne car il est également reconduit.

[retranscription fidèle (orthographe d'origine)]

L'an Mil huit cent seize et le dix et sept du mois de juillet.

En vertu des ordres de Monsieur le sous préfet de l'arrondissement,
le conseil municipal de la commune de Palol s'est assemblé
au lieu ordinaire de ses seances, après avoir été convoqué par
Monsieur le Maire de ditte commune, aux fins d'installer
Messieurs les Maire et adjoint d'icelle qui ont été nouvellement
nommés par Monsieur le préfet par arrété du douze
juin 1816. Conformément a l'ordonnance du Roi du
13 janvier dernier portant que le renouvellement général
et quinquennal des maires et adjoints, aura lieu la présente
année, et ont été nommés sçavoir pour remplir les fonctions
de Maire de la sus dite commune de Palol, le sieur Joseph
Oliver, et pour celles d'adjoint le sieur Joseph Guisset,
lesquels ici presents après que lecture leur a été faite de
l'arrété de Monsieur le préfet, qui les nomme aux fonctions
sus dites ont prêté individuellement en presence du dit conseil
municipal, le serment prescrit par la loi, et dont la
teneur suit - Je jure fidélité au Roi, obéissance à la
Charte constitutionnelle, et aux lois du Royaume.
Après quoi les dits sieurs Joseph Oliver et Joseph Guisset
ont été installés dans leurs fonctions respectives.
De tout quoi il a été dressé le présent procès verbal qui a
été signé du maire, l'adjoint et les conseillers municipaux
requis de signer, on[t] déclaré ne sçavoir.

[signature]
Oliver Maire


Source : Archives municipales de Céret
Photo Charte : Archives nationales (via Wikimedia Commons, domaine public)
Photo signature : Fabricio Cardenas (CC-BY-SA) 

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jeudi 16 octobre 2014

Nouveau serment du maire de Palol, 10 septembre 1815

Louis XVIII en 1815
On se souvient qu'à l'occasion de la période des Cent-Jours, le maire de Palol Joseph Oliver et son adjoint Michel Mas avaient dû prêter serment et jurer fidélité à l'Empereur. Cela s'était fait le 29 juin 1815, alors même que Napoléon venait d'abdiquer pour la deuxième fois le 22 juin mais que ses troupes continuèrent à se battre jusqu'à début juillet.
Cela peut sembler tardif, mais entre le retour effectif de Napoléon à Paris fin mars 1815 et la réorganisation dans les administrations en province, sans doute le temps de remettre les bonnes personnes en place, on constate que la plupart des autres communes des Pyrénées-Orientales pour lesquelles j'ai déjà retranscrit les serments de 1815, hormis Perpignan le 1er avril, aucune ne le fait avant fin mai (Bompas, le 26 mai, est une des premières communes) et la plupart le font tranquillement courant juin. Palol est donc un peu à la traîne, mais pas tant que ça.

Louis XVIII reprend progressivement le pouvoir à partir du 8 juillet 1815, soit à peine 9 jours après le serment du maire de Palol de jurer fidélité à l'Empereur. Encore une fois, l'administration se réorganise et le 10 septembre 1815 le maire de Palol prête cette fois-ci serment de fidélité au Roi. Voyons-en la retranscription (orthographe et accentuation fidèles au document).

Aujourd'hui dix du mois de septembre
de l'an mil huit cent quinze.

Le Conseil municipal de la Commune
de Palol assemblée au lieu ordinaire de ses séances,
aux fins de recevoir le serment à prêter par
Messieurs le Maire et l'adjoint de cette commune,
nommés par arrêté de Monsieur le Préfet en
date du trente un août dernier, sont comparus
à la ditte assemblée le sieur Joseph Oliver maire,
et Joseph Guisset adjoint, de la commune de
Palol, lesquels acceptant la ditte nomination
ont de suite prêté individuellement en présence du
dit conseil, le serment [ainsi conçu] :
Je jure et promets à Dieu de garder obéissance
et fidélité au Roi, de n'avoir aucune intelligence
de n'assister à aucun conseil, de n'entretenir aucune
ligue qui serait contraire à son autorité
et si dans le report de mes fonctions ou
ailleurs, j'apprends qu'il se trame quelque chose
à son préjudice, je le ferai connoitre
au Roi. Apprés quoi les sieurs Joseph Oliver,
et Joseph Guisset ont été installés par le dit
Conseil dans leurs dittes fonctions respectives.
De tout quoi il a été dressé le présent procés
verbal que le dit sieur Oliver maire a signé,
les membres du dit conseil avec l'adjoint
ayant déclaré ne sçavoir.
La signature de Joseph oliver

[signature]
Oliver maire

Commentaires

Par rapport au précédent serment de fidélité à l'Empereur, on voit que celui envers le nouveau roi pose nombre de précautions sécuritaires. Jurer obéissance ne suffit pas, il faut aussi être prêt à dénoncer tout agissement suspect. Cela s'explique aisément par le contexte tumultueux dans lequel Louis XVIII a repris le pouvoir en cette année 1815.

On constate également au passage que l'adjoint du maire de Palol a changé, le précédent Michel Mas ayant soit choisi de ne pas se représenter soit été écarté par la préfecture pour ses opinions. Il est remplacé par un certain Joseph Guisset. Le maire Joseph Oliver est maintenu en place et ce sans doute au moins pour une raison pratique : il est toujours le seul au sein de son conseil municipal à savoir écrire et signer.

Source : Archives municipales de Céret  
Photos : 
Portrait : Gravure de 1815 par Le Grand d'après Vauthier (Bibliothèque nationale de France) [domaine public], via Wikimedia Commons
Signature : Fabricio Cardenas (CC-BY-SA)

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vendredi 1 août 2014

Suite de l'affaire du troupeau volé à Palol, 11 juillet 1815

Suite de l'affaire du vol d'un troupeau de moutons ayant eu lieu à Palol le 25 juin 1815.

Après la retranscription du premier procès-verbal détaillant les circonstances du vol de ce troupeau et daté du jour même de l'événement, voyons à présent ce qu'il advint de cette affaire au travers d'un deuxième procès-verbal rédigé par le maire de Palol deux semaines plus tard.

Ce deuxième texte est un peu plus lisible que le précédent et m'a permis cette-fois-ci de déterminer avec certitude les noms des deux protagonistes : Barthélémy Oliveras, métayer, et Côme Villelongue (ou tantôt Villelonga) pour le berger employé par Oliveras.


Aujourd'hui onze du mois de juillet en l'an mil huit cent
quinze avant midy.
Par devant nous Joseph Oliver maire de la commune de Palol, sont
comparu Barthelemÿ Oliveras metayer exploitant la
métairie des héritiers de Joseph Roÿros [Sert...] au terroir
de Palol, et Côme Villelonga berger à gages dudit
Oliveras lesquels nous ont fait la déclaration suivante
relativement à l'enlevement du troupeau a laine qui eut lieu
la ditte commune dans la nuit du vingt et quatre au vingt
et cinq du mois de juin dernier, par une bande de sept
hommes inconnus armés de carabines, et instrumens tranchant ;

Le dit Côme Villelongue, sçavoir berger et gardien du dit
troupeau dont s'agit, composé de quatre vingt sept betes
à laine dont vingt moutons quarante trois brebis et vingt
et quatre agneaux s'en rapporte à la declaration par lui
faite et inserée dans le procès verbal par nous, dressé le
vingt et cinq juin dernier, dans lequel sont relatés les faits,
et circonstances d'enlevement du dit troupeau à laine : et
avons ensuite interpellé le dit berger de nous dire s'il avoit
autre chose à ajouter dans sa premiere declaration
il nous a dit qu'il se rappelait qu'au moment ou il fut
détaché les brigands eurent la précaution de fermer les
sonnetes du dit troupeau, et emmenèrent le bétail droit
en Espagne.




Ensuite nous avons interpellé le dit Oliveras fermier à la
métairie appartenant aux héritiers de Joseph Roÿros de
declarer de la maniere qu'il a été reçu lorsqu'il s'est rendu
en Espagne pour retrouver le troupeau dont s'agit, sachant
que le dit bétail étoit entré dans Labajol d'après des renseignements
qu'il s'étaient procurés :

La Vajol vue depuis le col de Manrella
J'ai dit que le vingt et six  juin mil huit cent quinze il se
rendit à Labajol chez le nommé Jean Sunÿer dit Maÿ[ures]
pour prendre des informations sur l'entrée du bétail volé en
ditte commune, il a déclaré que le dit Maÿures lui avoit
répondu d'attendre un instant, et qu'il tacheroit de découvrir
les detenteurs du dit bétail : qu'un moment après le dit Maÿurès
lui dit qu'il trouverait le troupeau volé, chez le
[nom]mé Marin à Labajol ; qu'alors le declarant [..]
chez le baille de Labajol pour lui denomer [...]
le prier de faire comparaitre pardevant lui les personnes qu'il
avait découvertes avoir en leur pouvoir le sus dit troupeau
qu'effectivement comparurent pardevant le dit baille,
Marin et le nommé Mallol, qui declarerent que ce troupeau
avait été acheté par l'un deux à quatre individus [espagnols]
dont ils ignoraient le nom, et qu'en présence du baille
de Labajol les dits Marin et Mallol auraient dit au [...]
Oliveras qu'ils lui acheteroient la moÿtié du même troupeau
à lui appartenant, et qu'ils lui en payeroient le [...]
après lui avoir fait sentir que s'il ne convenoit pas  avec [eux]
il n'en retirerait rien, et alors le dit Oliveras nous [avoue]
qu'il se vit force de vendre sa portion de troupeau
à dix francs par tête, dont il ne lui fut paÿé à ce [jour]
que quarante piessettes d'Espagne, et que le dit Marin et
Mallol se retinrent la restante somme en lui disant qu'il
lui volerait en chemin et l'ayant renvoyé avec promesse
qu'ils lui payeroient la somme restante a toute autre occasion,
et il nous a dit n'en avoir plus rien reçu.
C'est la declaration du dit Oliveras, dont lecture [puis]
par nous faite, et interpellé de signer, a dit ne sçavoir.

[signature du maire]
Oliver

Commentaires
Carte de Palol à La Vajol

L'affaire semble prendre une mauvaise tournure pour le pauvre métayer de Palol, Barthélémy Oliveras. Bien qu'il ait retrouvé son troupeau à La Vajol juste de l'autre côté de la frontière, près de Las Illas, les deux brigands Marin et Mallol semblent déterminés à l'arnaquer en lui rachetant ses bêtes pour une somme modique et dont il ne verra même pas la couleur.  Ces derniers semblent de surcroît bénéficier de la complicité du maire (baille) de La Vajol, sûr de son impunité, puisqu'en Espagne. On aurait pu naïvement penser qu'il existait des liens plus forts entre catalans des deux côtés de la frontière mais, dans cette affaire, ce n'est manifestement pas le cas et les deux brigands n'ont aucun scrupule à dévaliser des paysans du Vallespir avec qui il est plus que probable qu'ils soient apparentés (même de manière lointaine) si tous les protagonistes de cette histoire sont vraiment de la région.
Pour rappel, la commune de Palol est à l'époque limitrophe au sud avec la commune de La Selve, elle même limitrophe avec celle de Las Illas, qui mène à Maçanet de Cabrenys et La Vajol, de l'autre côté de la frontière.

Note sur la carte : On voit en haut le pic de Miralles, situé à Palol, et en bas, le point rouge désignant La Vajol. L'actuelle route D13f n'existait pas, mais le chemin de Palol à La Selve oui (ainsi qu'une multitude d'autres petits chemins) et il était facile après de rejoindre le chemin vers Las Illas (que reprend l'actuelle route) et de se diriger vers La Vajol.

Source : Archives municipales de Céret Photos documents : Fabricio Cardenas (CC-BY-SA)
Photo La Vajol : Grondin (CC-BY-SA) via Wikimedia Commons
Carte : OpenStreetMap (CC-BY-SA

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jeudi 3 juillet 2014

Palol sur la carte de Cassini (1779)

Les cartes de Cassini, éditées entre 1756 et 1815, couvrent l'ensemble de la France de l'époque et comprennent donc le territoire actuel des Pyrénées-Orientales. Ces cartes sont un outil précieux car elles permettent de repérer aussi bien  les lieux déjà existant à l'époque que  disparus depuis, ainsi que les noms de lieux dans leurs graphies anciennes ou leurs dénominations alternatives. Voyons donc l'extrait de la carte qui concerne le territoire de Palol, daté de 1779, que l'on pourra alors comparer avec la carte de 1706 de Nicolas de Fer vue précédemment. Notons qu'en 1779 le territoire de Palol compte autour de 50 habitants. Il en est de même conjointement pour les hameaux de L'Arbre Gros et La Selve situés juste au sud.

Carte de Cassini de 1779

Sur cette image, le territoire de Palol se situe, du nord au sud, de l'inscription Palol jusqu'en-dessous de Les Carmes. Le long de cette ligne on remarque une rivière, en fait le correc de Nogarèdes. Des deux rivières qui en sont à l'origine, celle de droite descend directement du Pic du Boularic, ainsi que nous l'avons vu précédemment, et se dénomme le Solana d'en Blanc. On a là la frontière occidentale de Palol. On remarque au-dessus du point de confluence l'inscription Ribes, qui correspond à l'actuel Mas Ribes et qui se situe  bien à l'époque sur le territoire de Céret. Les noms St Louis et Germa, situés juste en-dessous, ne figurent plus sur la carte IGN actuelle, pas plus que Les Carmes, situé immédiatement à l'est, mais qui pourrait correspondre à un signalement de ruines sur la carte IGN.

A droite de Palol, on peut voir du nord au sud : Peligourdi et Calseroig, Biscaye, Le Capellan. Encore plus au sud on a Françon, Denis, encore Peligourdi et enfin L'Arbre Gros.

Les deux Peligourdi correspondent aujourd'hui au mas d'en Pallagordi et au Bac d'en Pallagordi. Calseroig désigne aujourd'hui sous le nom de Calce Roig deux lieux situés à proximité dont l'un est sur le territoire de Céret et l'autre sur le territoire de Maureillas. Biscaye est le Mas Viscaia et Le Capellans est devenu le Mas dels Capellans. Denis et Françon ne correspondent à rien sur la carte IGN actuelle. Mais nous aurons l'occasion plus tard de reparler de ces noms. L'Arbre Gros est un hameau associé à Las Selve (en bas à droite, limite hors-carte).

Enfin, on peut voir dans le coin à droite un mystérieux Saint-Jean, lui aussi absent des cartes contemporaines et situé en-dessous de Maureillas (hors-carte) et dont j'aurais également l'occasion de reparler plus tard.

Pour résumer, les noms concernant le territoire de Palol et figurant sur cette carte de 1779 sont : Palol, Les Carmes, Peligourdi (nord et sud), Calseroig, Biscaye, Le Capellan. Denis et Françon sont à la limite.

Source de la carte (domaine public) : Géoportail

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vendredi 18 avril 2014

Vol d'un troupeau à Palol, le 25 juin 1815



Retranscription d'un procès-verbal daté du 25 juin 1815 signalant le vol d'un troupeau de moutons par des Espagnols sur la commune de Palol. L'écriture n'a pas été toujours facile à lire (cf. image ci-dessus) et je n'ai pas réussi pour l'instant à déterminer avec certitude les noms des deux principaux protagonistes. Les passages entre crochets signalent ces difficultés.




Le jourd'huy vingt-cinq du mois de juin de l'an dix huit cent quinze.

Par devant nous Joseph Oliver maire de la commune de Palol
sont comparus [... Olibaris] laboureur abitant à la ditte
commune et Côme [Villellongue] [...] boyer à gages dudit [Olibaris],
lesquels nous ont fait rapport, que dans la nuit du vingt
et quatre au vingt et cinq du courant et vers les dix à onze heures
du soir, les dit Come [Villelongue] se trouvant à la garde
du troupeau à laine parqué sur un champ dépendant de
la [métairie] des héritiers de Joseph Roiros, située à la ditte
commune de Palol dont le dit [Olibaris] est fermier, la se sont
présentés sept hommes inconnus armés de carabines et [...]
[trabucaire ?], [...] les dits brigans se céssirent du dit gardien
et l'attachèrent en lui disant que s'il demandait secours en
criant ils le tuerait ; quand l'instant même ils s'emparèrent
du troupeau consistant en quatre vingt huit betes à laine
dont vingt deux moutons, trente huit brebis et vingt-huit
agneaux, qu'ils emmenèrent droit en Espagne en faisant laisser
le dit berger jusqu'au sommet de la montagne de Palol, à l'endroit
nommé Mirailles, ou le dit berger fut mis en liberté et descendit
ensuite pour aller rendre compte au dit [Olibaris] son maître, du
vol du dit troupeau, et ensuite le dit [Olibaris] s'empressa de
descendre à Ceret, pour donner connaissance au propriétaire de la métairie,
de l'enlèvement du troupeau dont il s'agit, aussitot que ces
nouvelles sont connues à Ceret, l'autorité l'écoutta et partit un
détachement de la garde nationnale de cette ville pour aller à la
poursuite des voleurs, du dit bétail, et attendu qu'il
c'était déjà écoulé environ quatre ou cinq heures, que le bétail
était party, l'orsque la garde nationnale fut alerté, on n'a
pu trouver aucune trasse du chemin que le dit bétail avait
pu faire. La ditte Garde nationnalle est avis
que non obstant le dit [Olibaris] nous déclare que d'apprès les
renseignements qu'il c'est procuré le dit troupeau à laine
avait été conduit en Espagne à L'abajol et qu'il était passé
près du moulin de ce vilage.
De tout quoy avons dressé le present Procès
verbal, le jour mois et an sy dessus que
nous avons signé, les comparus, interpellés à
signer ont déclaré ne scavoir.

Oliver, maire

Commentaires

Cet événement se déroule le 25 juin 1815 et c'est à peine quatre jours plus tard que le maire sera reconduit dans ses fonctions, ainsi que nous l'avions vu précédemment

Le compte-rendu signale que le berger a été abandonné au sommet de la montagne de Palol, à l'endroit nommé Mirailles. Cela laisse supposer que le Puig de Miralles (et son col que nous avions vu à propos du relief) était aussi appelé montagne de Palol. Bien que le Pic de Bolaric le surpasse en hauteur, le Puig de Miralles offre une vue imprenable sur l'ensemble de la commune de Palol et peut donc expliquer qu'on le surnomme ainsi.

On apprend plus loin que le troupeau a été vu à La Vajol. Cette commune se situe du côté espagnol et permet de penser que les malfaiteurs ont emprunté l'actuel chemin de Palol à La Selve (ancienne commune, aujourd'hui un hameau de Maureillas-las-Illas), avant de passer par Las Illas et de franchir les Pyrénées au Coll de Lli ou au Coll de Manrella en direction de La Vajol. Ces deux cols feront partie, bien plus tard, de la célèbre route de l'exil des républicains espagnols en 1939. Manuel Azaña, président de la République, Lluís Companys, président de la Generalitat ainsi que de nombreuses autres personnalités passent par La Vajol et le Coll de Lli pour se réfugier en France. Deux monuments ont été construits à leur mémoire au Coll de Lli et au Coll de Manrella.

Note du 1er août 2014 : Vous pouvez désormais lire la suite de l'affaire ici.

Source : Archives municipales de Céret
Photo : Fabricio Cardenas (CC-BY-SA)

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dimanche 19 janvier 2014

Palol, le 29 juin 1815


Reconduction du maire de Palol en 1815


J'ai entamé dans un nouveau blog il y a une semaine la retranscription de documents concernant la période des Cent-Jours dans les Pyrénées-Orientales. L'un de ces documents concerne Palol, je le retranscris donc ici.

Retranscription pour la mairie de Palol (orthographe et accentuation fidèles au document).

Histoire de Palol

Palol

L'an mil huit cents quinze, et le vingt neuvieme jour du moi, de juin.
Le conseil municipal de la commune de Palol assemblée aux fins de recevoir le serment à prêter par les sieurs Oliver Joseph maire, et Mas Michel adjoint de cette commune, élus par l'assemblée primaire de la même commune tenue le 28 mai dernier.
Il a été fait lecture de l'arrêté de Monsieur le préfet en date du vingt juin present mois, qui ordonne que les sieurs Joseph Oliver et Michel Mas seront installés en leur ditte qualité, après avoir prêté le serment prescrit par l'article 56 du Senatus Consulte du 28 floreal an 12.
Et de suite, les sieurs Joseph Oliver, et Michel Mas ont prêté individuelement en présence du dit conseil municipal, le dit serment ainsi conçu.
"Je jure obéissance aux
"constitutions de l'empire
"et fidelité à l'empereur,
après quoi  les dits fonctionnaires ont été installés.

De tout quoÿ il a été dressé le present procès verbal signé par le maire, l'adjoint, et les membres du conseil municipal ont déclaré ne savoir signer. Signé Jh Oliver maire.

Pour copie conforme

[Signature]
Jh Oliver maire.

Histoire de Palol


Commentaires

Je savais déjà que Joseph Oliver était maire en 1823 au moment de la fusion avec la commune de Céret. Ce document prouve qu'il était déjà en place avant 1815 et qu'il est maintenu durant la période des Cent-Jours.
L'orthographe du document est correcte. Je ne sais s'il est écrit de sa main (c'est probable), Joseph Oliver est en tout cas le seul de son conseil municipal à savoir signer son nom.
Enfin, en bonus, on a ici le nom de son adjoint, Michel Mas.

Source : ADPO, 2M37
Photos : Fabricio Cardenas


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